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« C'est une femme qui est née dans un corps d'homme. Elle s'appelle Caroline. »
C'est ainsi que Delphine m'a décrite ainsi à ses deux filles de 10 et 7 ans :
« François fait encore partie de Caroline. À eux deux, ils forment un équilibre parfait et total. »
a écrit Jen.
Toutes les deux ont parfaitement résumé nos vies.
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Mes amies, pensant qu'il y a eu un bug à ma naissance. m'ont spontanément ouvert les portes de « leur monde féminin » devenu aussi « le mien ».
J'y suis bien, car à ma place, puisque selon elles, c'est évidence : « Tu es une femme, Caroline ! »
Qu'elles en soient remerciées ! 💐
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Elles savent aussi que, parfois, je repars dans le « monde masculin » que je continue à fréquenter sans problème.
Je me glisse alors dans une peau d'homme juste pour jouer à faire semblant d'en être un... puisque c'est ainsi que, par erreur, j'ai été déclarée à l'état civil.
J'aurais dû être déclarÉe de sexe féminin, donc fille, sauf que cela n'a pas été le cas. Allez donc savoir pourquoi !
Mon acte de naissance ne correspond pas à celui que je suis censé être… celle qui s’est découverte petit à petit, pour enfin éclore et s’épanouir.
Alors, n'ayant aucune volonté de changer de (mon) corps, je gère mes deux moi.
PÈRE très heureux et fier, je ne regrette pas cette erreur de et/ou à l'état civil.
Parfaitement consciente que ma part féminine est bien plus développée que devrait l’être la « nor-me-MÂLE », j’ai décidé de ne plus l’enfouir, mais au contraire, l’assumer, la libérer, pour « vivre (en tant que) femme ».
Ce que je vis est tout bonnement épanouissant, fabuleux, fantastique, incroyable, magique, ...
Elle est lui, elle est moi, il est il, il est moi, je suis il, je suis elle, je passe de l’un à l’une, je passe de l’une à l’un… c’est tout, c’est ma vie, mes vies, notre vie, nos vies.
Chaque jour, j’en suis heureuse ou heureux, c’est selon.
C'est une véritable richesse, qui me fait oublier que je ne suis pas née dans le bon corps.
Bien que ma langue naturelle soit dorénavant le féminin, le masculin n'est pas pour autant langue morte.
Partagé·e en deux, tantôt Caroline femme, tantôt François homme, depuis ma retraite en avril 2019, nous jonglons en parfaite harmonie, entre « elle » qui prend de plus en plus de place, et « lui » qui lui laisse la sienne dès qu'il peut.
Totalement épanouie, je croque ma vie ! Et François, lui, en bénéficie vraiment, mais il restera invisible.
De toute façon, comment être « visuellement » ensemble ? C'est matériellement impossible, et pour cause.
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