« C'est une femme qui est née dans un corps d'homme. Elle s'appelle Caroline. »

C'est ainsi que Delphine m'a décrite ainsi à ses deux filles âgées, en 2022, de 10 et 7 ans.

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« François fait encore partie de Caroline. À eux deux, ils forment un équilibre parfait et total. »

a écrit Jen, une chroniqueuse.

« Caroline FEH, une auteure à l’histoire singulière, partage son témoignage poignant.

Née dans un corps de garçon mais avec un cerveau de fille, elle aborde un sujet complexe avec authenticité.

N'ayant absolument ni envie, ni besoin, d'une transition hormonale ou chirurgicale, elle vit en parfaite harmonie avec ses deux genres, célébrant une vie désormais plus féminine que masculine.

Son parcours unique est une ode à l’acceptation de soi, et à la magie de la diversité humaine. »

Ce texte pour ma présentation à un Salon, a été rédigé par Saveria.

Toutes les trois résument parfaitement "nos vies".

Mes amies, pensant qu'il y a eu un bug à ma naissance. m'ont spontanément ouvert les portes de « leur monde féminin » devenu aussi « le mien ». J'y suis bien, car à ma place, puisque selon elles, c'est évidence : « Tu es une femme, Caroline ! »

Qu'elles en soient remerciées ! 💐

J'aurais dû être déclarÉe de sexe féminin, donc fille, sauf que cela n'a pas été le cas. Allez donc savoir pourquoi !

Mon acte de naissance ne correspond pas à celui que je suis censé être… celle qui s’est découverte petit à petit, pour enfin éclore, s’épanouir totalement, et croquer de plus en plus sa vie au féminin ! Tout en continuant à apprécier celle au masculin, sous mon prénom François.

Car elles savent aussi que, parfois, je repars dans mon « monde d'origine » que je continue à fréquenter sans problème.

Je me glisse alors dans une peau d'homme juste pour, parfois, jouer à faire semblant d'en être un... puisque c'est ainsi que, par erreur, j'ai été déclarée à l'état civil.

En revanche, PÈRE très heureux et fier de l'être, je ne regrette absolument pas cette erreur de et/ou à l'état civil, et je n'ai aucune volonté de changer de (mon) corps. Il me suffit juste de gèrer mes deux moi.

Parfaitement consciente que ma part féminine est bien plus développée que devrait l’être la « nor-me-MÂLE », j’ai décidé de ne plus l’enfouir, mais au contraire, l’assumer, la libérer, pour « vivre (en tant que) femme ».

Ce que je vis est tout bonnement épanouissant, fabuleux, fantastique, incroyable, magique, ...

Elle est lui, elle est moi, il est il, il est moi, je suis il, je suis elle, je passe de l’un à l’une, je passe de l’une à l’un… c’est tout, c’est ma vie, mes vies, notre vie, nos vies.

Chaque jour, j’en suis heureuse ou heureux, c’est selon.

C'est une véritable richesse, qui me fait oublier que je ne suis pas née dans le bon corps.

Bien que ma langue naturelle soit dorénavant le féminin, le masculin n'est pas pour autant langue morte.

Partagé·e en deux, tantôt Caroline femme, tantôt François homme, depuis ma retraite en avril 2019, nous jonglons en parfaite harmonie, entre « elle » qui prend de plus en plus de place, et « lui » qui lui laisse la sienne dès qu'il peut.

Totalement épanouie, je croque ma vie ! Et François, lui, en bénéficie vraiment, mais il restera invisible.

De toute façon, comment être « visuellement » ensemble ? C'est matériellement impossible, et pour cause.